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Aux alentours de l’an 3000 avant JC apparaissent dans l’Egypte ancienne les premières pratiques dites manuelles. Dans la tombe de Ramsès II (1235 avant JC), des représentations sur les fresques montrent comment se pratique les manipulations de la tête, des mobilisations des membres du corps, ainsi que de nombreuses connaissances anatomiques de l’époque. A la même époque, en Chine, les thérapies dites par le toucher et par pression font déjà légions, les manipulations de la colonne vertébrale sont des pratiques connues et reconnues par tout le peuple chinois.
Quelques 2000 ans plus tard, les écrits d’Hippocrate nous révèlent dans son livre sur les articulations, des techniques rigoureusement précises telles que les manipulations de vertèbres pour le traitement des scolioses et les mouvements des articulations du squelette. Les techniques d’Hippocrate sont destinées à soigner les pathologies.Hippocrate fut parmi les premiers thérapeutes à utiliser des techniques faisant appel à la force de gravité. Claude Galien commenta les travaux d’Hippocrate et compléta son étude par de précieuses illustrations techniques.
Au Moyen-âge, en 1215, le Concile de Latran interdit les thérapies manuelles pratiquées par les clercs. Les savoirs transmis par Hippocrate perdureront au Moyen-Orient grâce à Avicenne 980-1037 Médecin de l’ancienne Perse.
Ces connaissances ancestrales seront présentes en Europe occidentale vers la fin du Moyen-âge et connaîtront un renouveau à la Renaissance, au cours de laquelle elles seront le domaine de prédilection des barbiers chirurgiens. On retrouve parmi eux le célèbre Ambroise Paré (1510-1590). Il s’ensuit alors une période faste de plus d’un siècle.
Au XVIIIème siècle, les thérapies manuelles sont pratiquées par les rebouteux ou rebouteurs. Les connaissances se transmettent de façon empirique au sein des familles. Les documents historiques montrent que la pratique des manipulations rend possible la fixation des fractures et le rétablissement de la mobilité d’une articulation blessée. Mais les techniques ne concernent pas uniquement une seule catégorie de soin, les rebouteux ont dans leurs propres familles des spécialisations. Ils se nomment rhabilleurs, bailleuls, renoueurs, toucheurs ou videurs de vésicules. Dans toute l’Europe, curieusement, les mêmes techniques de rebouteux ou de magnétiseurs se retrouvent, elles sont basées sur les mêmes principes. Les interventions exécutées sont étrangement similaires entre-elles. En France, en Espagne, en Allemagne, en Italie, en Angleterre les rebouteux sont alors les détenteurs d’un art traditionnel ancestral commun.
Avec l’aire de l’industrialisation, les connaissances millénaires acquises essentiellement par transmission orale tendent à disparaître. Ces savoirs ancestraux seront progressivement délaissés au profit de l’avancée spectaculaire de la médecine moderne. Seules les cultures éloignées de toutes influences économiques, les sociétés ethniques ou primitives de notre planète gardent alors leurs savoirs-faires intacts. Elles privilégient une approche secrète, chamanique, qui les place hors de toutes atteintes.
Dans le monde actuel, la problématique de l’accès aux soins oriente les pays les plus riches vers des solutions parallèles ou complémentaires. Ces approches holistiques tendent à prendre en compte la totalité de l’être dans toute sa complexité. Les notions d’équilibre personnel tant mental que physique, sont fortement présentes dans les mentalités des générations montantes.
La notion «d’hygiène de vie» prend tout son sens dans les modes de vie. On assiste à un jaillissement de comportements communautaires nouveaux. Parallèlement, les individus consacrent plus en plus de temps aux activités en lien avec la nature ; et il en va de même pour la gestion de leur santé.
La reconnaissance scientifique des maladies psychosomomatiques conduit de nombreuses personnes à reconsidérer profondément leur mode de vie. Les thérapies actuelles en liens avec des approches psychocorporelles regagnent progressivement leurs lettres de noblesse. Leur axe commun est basé sur la cybernétique du corps et de l’esprit. Progressivement, dans les villes d’Europe les plus avant-gardistes, tradition et modernité se rejoignent harmonieusement.